Pursuit of happiness

Décidément, je n’arriverai jamais à tenir ce blog à jour… Nous sommes le 18 janvier 2013, nous avons survécu à la fin du Monde prévue par les Mayas (plutôt cool comme « One time ») et cela fait un an jour pour jour que je n’ai pas pris le temps de poster un article ici. Ma flemmardise légendaire est l’unique raison de cette absence de contenu et j’ai dû me faire violence pendant 2 jours pour vous livrer mes impressions sur l’année écoulée.

Que dire sur 2012 ? Je suis réellement partagé sur ce point… Commençons tout d’abord par exprimer ma déception de ne pas avoir réussi pleinement au poker. En effet, alors que l’année avait débuté excellemment sur Internet, je n’ai pas réussi à conserver cette régularité sur les mois de Mars à Juin.  J’ai brulé une grande partie de ma bankroll sur les tournois online et le reste a été consommé durant un légendaire mais onéreux voyage de 6 semaines à Vegas (soirées, Alcool, gambling et activités diverses). Si vous rajoutez à côté quelques tournois Live où j’ai été plus que transparent, vous vous retrouvez broke (ou quasi) au mois d’Août et sur le point de retourner à une vie normale…  Il s’en est donc fallu de peu pour que je sacrifie ces 3 dernières années de passion et d’obstination pour retrouver un semblant de stabilité financière et psychologique. Mais il était sans doute écrit que la carrière de « Roroflush » n’allait pas se terminer ainsi ! Oui je parle de moi à la 3^ème personne, ça fait très écrivain !

 

Une de mes activités favorites à Vegas : les pool-partys (Coypright photo Harper)

J’ai donc repris le chemin des tournois low buy-ins (inférieur à 20€) sur les différents sites et j’ai pris mon mal en patience avant de retrouver le chemin du succès. Le mois d’août a été consacré principalement à mon débrokage en grindant 12h par jour, 6 jours sur 7. Après de multiples déconvenues sur un volume non négligeable, je vais tout simplement réaliser ma plus grosse performance sur Internet à l’occasion du Summer Special de Pokerstars.fr le 4 septembre (3eme place sans deal). Je ne le sais pas encore à ce moment-là mais ce tournoi vient de changer ma destinée pour les mois suivants… Heureux hasard du calendrier, ce site lance les qualifications de sa promotion « Dreamjob » et me voilà qualifié pour l’étape n°2 grâce à mon classement mensuel en tournois. Il n’en faudra pas plus pour réveiller mon âme de « challenger » et je décide de me lancer à 100% dans ce casting pour réaliser le rêve de nombreux joueurs de poker : être sponsorisé par un site de poker pour participer aux plus gros tournois lives français. Je me dis tout simplement qu’il est l’heure pour moi de saisir l’une des dernières opportunités qui s’offre sur le marché français et que mon profil peut correspondre à celui recherché par PokerStars.

2 semaines plus tard, je remporte devant une 60aine de joueurs la « Ligue des Masters » (nom de l’étape 2 de la promotion Dreamjob et challenge MTT de 42  tournois sur 14 jours consécutifs) et me place de façon idéale avant de débuter l’ultime étape de sélection : le Bootcamp. Celui-ci se révélera plus tendu que prévu puisque je remporte la promotion seulement avec quelques points d’avance sur mon adversaire direct. J’intègre alors le Team Pro France en tant que membre « TV-Star » et devient le bénéficiaire d’un contrat de 35 000€ pour l’année 2013. Cette récompense inespérée, pour un joueur au palmarès Live si faible, me permettra de jouer cette année des  tournois live prestigieux (EPT et France Poker Series) et d’être présent lors de la majorité des gros tournois online de Pokerstars.fr (SCOOP, FCOOP entre autres).  « On est plutôt en place ! » me direz-vous…

1er tournoi live sous les couleurs de Pokerstars.fr (Coypright photo F. Richard)

Je ne me permettrai pas de vous contredire mais malheureusement tout n’est pas si rose sinon la vie de joueur de poker serait un paradis. Mon nouveau statut de joueur sponsorisé ne me met pas à l’abri sur un plan financier et ces 2 derniers mois en sont la preuve la plus indéniable. Après avoir connu l’ivresse des tables finales et des gains à 4 chiffres 2 fois par semaine, j’ai eu le délicieux plaisir de retrouver les 23^ème places du Night On Stars et autres 14^ème places du Sunday Warm-up qui rendent ce jeu de tournoi si impitoyable. Oui je vous rassure, j’ai de nombreuses fois penser à sauter de mon balcon le dimanche/lundi soir comme tout bon joueur online qui se respecte :D Mais à chaque fois qu’il le faut, je sais redescendre de « buy-in » et remonter une bankroll décente si j’y place toute mon attention et surtout un volume de jeu important. La vie d’un joueur de poker « en tournois » est ainsi (hormis pour neuville25 forcément) et je pense  avoir passé le stade de la frustration perpétuelle. Je me contente de jouer du mieux que je peux à chaque session ou tournoi Live et laisser le destin décider du reste….

Cette année 2013 s’annonce donc très excitante niveau poker et plein d’incertitudes comme toujours. Mais j’ai également décidé de concrétiser un projet dont j’ai toujours rêvé : partir vivre à l’étranger. En effet, dans quelques semaines, je rejoindrai la petite île méditerranéenne de Malte, juste en dessous de la Sicile pour les incultes. En compagnie de Ludovic « Dreamz » Heinry et rejoignant une communauté importante de français déjà installée, j’ai décidé de joindre le plaisir de cette année encore consacrée au poker à un cadre de vie différent de mon quotidien actuel. Je suis heureux de partager cette nouvelle aventure avec Ludo qui va m’apporter énormément au niveau poker et en qui je me retrouve sur un point de vue humain. La gestion de ma maigre bankroll va être difficile puisque je vais faire face à de nouvelles dépenses et les tentations de « spews »  vont être multiples :) Mais avant cela, il va falloir être à la hauteur des espoirs placés par mon sponsor lors du rendez-vous incontournable en France : Deauville. Grâce au contrat Dreamjob, je vais participer au France Poker Series et à l’European Poker Tour, réunissant la majorité des meilleurs joueurs français et européens. Cela fait plus d’un an que je n’ai pas réussi une performance significative en Live, donc je fonde peu d’espoir mais pourquoi pas moi… 

Ensuite, il sera temps de penser à ma nouvelle vie maltaise et au petit plaisir de parler anglais pour aller faire ses courses ou commander ses shooters à  Paceville. Je vais laisser derrière moi beaucoup d’amis et de proches mais je compte bien revenir en France régulièrement  et envisager ensuite un retour vers une vie professionnelle plus stable par la suite. Il y a une personne en particulier à qui je pense, elle se reconnaitra si elle lit ce post, car elle aurait pu être la seule raison de ne pas partir à Malte. Mais ne tombons pas dans le sentimentalisme primaire, puisque la vie continue et j’ai hâte de connaître le chapitre 2013 de la mienne ! A bientôt :)